Faire une piqûre
injection intramusculaire

Lotus a atrappé une affection respiratoire, le vétérinaire m'a conseillé les antibiotiques en injections, car les médicaments de cette sorte en poudre sont moins efficaces. Il a fallu que je m'improvise infirmière, et que j'apprenne l'art délicat de la piqûre intra musculaire.

Demandez toujours conseil à votre vétérinaire !

Préparation matérielle :

style=" ">Déjà, lire la notice.
Le vétérinaire, le pharmacien et le propriétaire sont les trois maillons de la santé du cheval, il faut s'investir dans les soins en restant vigilant ! Si le vétérinaire a commis une erreur de prescription, et que le pharmacien ne l'a pas remarquée, vous pouvez préserver votre cheval en lisant la notice.

Vous serez prévenu des effets indésirables du médicament sur l'animal. Cela m'a évité de paniquer quand j'ai vu une bosse douloureuse apparaître sur l'encolure de Lotus, le lendemain de l'injection du médicament.

L'hygiène est primordiale,
en effet, ce serait dommage d'infecter le cheval avec des germes, et de lui donner un abcès, alors qu'on désire le soigner !

Avant tout, il faut donc se laver et sécher soigneusement les mains.

Ensuite, préparer le matériel :


- Un bon paquet de friandises, afin de détourner l'attention du gourmand ;
- le produit à injecter, qui se présente sous forme de liquide dans un flacon sous vide ;
- de l'alcool à 90° dans une pissette (flacon qui fait gicler le liquide quand on appuie). Je les trouve plus pratiques que d'humecter un coton, cela ne désinfecte rien dans l'épais poil d'hiver. Au contraire, imbiber le poil présente plus de chances de désinfecter totalement la zone.
- La seringue prescrite par le vétérinaire ;
- une aiguille stérile adaptée à la seringue.


La phase suivante consiste à style=" ">remplir la seringue. Il faut insérer l'aiguille dans le flacon, en la laissant bien dans le liquide, puis tirer le piston sans le lâcher car, le flacon étant sous vide, le piston remonterait et le médicament serait aspiré hors de la seringue !


Ensuite, on met l'aiguille vers le haut, on attend que style=" ">l'air remonte et on presse quelques gouttes pour le style=" ">faire sortir de la seringue.


Je tiens la seringue dans ma main pendant 1/4 d'heure environ, cela permet au liquide qui sort du frigo de se style=" ">réchauffer, l'injection est moins désagréable pour le cheval et le médicament sera mieux absorbé par les tissus.

Comment préserver la propreté des mains jusqu'au moment de faire l'injection ?
Je me suis demandé comment garder les mains propres, le temps d'aller au pré, de préparer le matériel, d'aller chercher Lotus (je touche la clôture, la longe, le cheval), de lui faire des caresses... Il n'y a rien de plus sale qu'un cheval au pré...
Et j'ai trouvé trois solutions =
- mettre des gants, et les retirer juste au moment de piquer.
- mettre des gants en latex, au moment de faire la piqûre.
- se laver les mains à l'alcool avant de piquer.
La première solution me convenait mieux.

Comment maintenir le cheval lors de la piqûre ?
Lotus a des réactions très vives lors de la pénétration de l'aiguille. Il bondit en arrière violemment, j'ai donc prévu un licol parelli (plus sévère) et une longe épaisse et confortable à tenir, ne risquant pas d'arracher la peau des mains.
Je n'attache bien sûr pas le cheval, qui risque de tirer au renard. Il faut le faire tenir par une personne de confiance, qui pourra l'occuper (caresses, friandises) mais aussi me rassurer (ne risque pas de lâcher le cheval s'il se défend).
Je lui ai demandé de m'aider à maintenir l'encolure à la bonne place, en donnant les friandises de manière à ce que le cheval ne reste pas encolure verticale (durcissement des muscles), ni n'avance l'encolure à l'horizontale (les muscles se ramollissent trop). Dans la position de l'image suivante, le juste milieu est atteint.


Là où l'encolure fait une bosse, au dessous de la ligne de la crinière, et en avant de l'épaule, je badigeonne généreusement de désinfectant. Le poil doit être bien imbibé, jusqu'à la peau, sur une large surface. Si le cheval se raidit, se sauve, je le désensibilise, continue de frotter jusqu'à ce qu'il se détende, voyant que rien de mauvais ne lui advient. Cela peut durer plusieurs minutes pour endormir sa méfiance.


Puis, je prends les mesures, comme me l'a conseillé le vétérinaire =
Un travers de main en avant de l'épaule...


Et un travers de main en dessous de l'implantation de la crinière. J'ai de la chance, Lotus a une "bosse" de muscles à cet endroit, pas moyen de le louper !!


On peut piquer dans ce triangle. A cet endroit, c'est le muscle. Plus bas, on pourrait piquer dans la colonne vertébrale.


En tenant l'aiguille seule et en la guidant avec les doigts, on la plante d'un geste bref, bien perpendiculaire à la peau, jusqu'à la garde.

Un petit moment d'accalmie :
Si le cheval réagit mal, que l'aiguille est mal enfoncée, trop penchée, on la retire d'un geste rapide. Si l'aiguille est correctement enfoncée, le plus dur est fait ! On peut prendre le temps de rassurer le cheval, le caresser... Si l'aiguille est dans un petit vaisseau sanguin, cela permet au sang qui perle au bout d'indiquer qu'elle est mal positionnée.


On adapte la seringue à l'embout de l'aiguille, sans faire bouger celle-ci dans les muscles (risque de douleurs et de blessures).

Ensuite, il faut tirer légèrement le piston pour aspirer doucement et vérifier que nul sang ne se montre = cela indiquerait que l'aiguille s'est plantée dans un vaisseau sanguin. Il faudrait alors la retirer et la repiquer correctement.


On injecte le produit, pas trop vite, en gardant bien la seringue dans l'axe de l'aiguille. Je compte 30 secondes environ voire un peu plus pour vider une seringue de 20 ml. Ne pas se presser permet au cheval de moins ressentir la pression du liquide et à ce dernier de mieux pénétrer dans les tissus musculaires.


C'est le moment de retirer l'aiguille, je désolidarise la seringue et je tire d'un geste bref.


On redésinfecte un bon coup !


Et on masse longuement, pour résorber le produit dans les masses musculaires. Pendant au moins 5 minutes.

Attention, ces photos n'ont pas été prises pendant la vraie injection ! Mais après les soins, avec
moi, soulagée,
Lotus, détendu,
une aiguille coupée au bout de la seringue et
Françoise, non au bout de la longe, mais derrière l'appareil photo.

Préparation mentale :

Si vous êtes comme moi terrorisé par les piqûres, et que la nouvelle des injections vous a anéanti, j'espère que ces lignes pourront vous aider !

Vous vous dites, "je ne saurai jamais faire ça !!!"
De nombreux propriétaires le font ! Vaccinent eux-mêmes leurs chevaux et les soignent. Pas de raison qu'on ne puisse y arriver soi-même.
Il faut aussi penser que si le vétérinaire nous confie ce soin, c'est qu'il est à notre portée. Sinon, il ne nous le laisserait pas faire !
Imaginez aussi votre cheval malade, et votre fierté d'avoir aidé grandement à sa guérison... Cela vaut le coup de prendre sur soi pour le voir à nouveau heureux et en bonne santé.
Songez aussi au prix que vous paieriez si vous faisiez revenir le vétérinaire tous les soirs pour réaliser ces injections ! Cela vous décidera !

"Et si je confiais ces soins à une personne plus expérimentée, le moniteur, une amie qui sait le faire ?"
J'ai été tentée de déléguer cette corvée, mais je me suis dit qu'apprendre à faire les piqûres serait un accomplissement dans ma vie de proprio : en "bon père de famille", je saurai soigner mon animal moi-même, sans être perpétuellement dépendante de quelqu'un d'autre.
Je me suis dit aussi, qu'un jour peut-être, ce savoir-faire pourrait sauver mon cheval = nécéssité d'une injection dans l'urgence, par ex. Et ce jour-là, il faudra que je sache me débrouiller, car le moniteur ou l'amie en question ne seront peut-être pas là !

"Je vais lui faire mal !"
Sûrement un peu ! Mais c'est pour son bien ! Les médicaments injectables ont rapidement guéri Lotus, alors que le vétérinaire m'avait expliqué que les poudres par voie orale sont moins efficaces. Mon cheval a droit à ce qu'il y a de plus efficace, au détriment de mon confort personnel...
Les vaccins aussi sont une gêne, la pose de la puce électronique... Pourtant, que de services ils rendent, malgré le léger désagrément qui accompagne leur utilisation.
Et c'est en s'entraînant qu'on devient habile et adroit, et qu'on peut devenir le spécialiste de la piqûre sans crainte ni douleur !!

Ca y est je me lance... C'est parti !

Pour bien préparer la piqûre, il faut apprendre par coeur les recommandations du vétérinaire. Dans la panique, on oublie tout, alors mieux vaut rabâcher avant, pour être efficace bien sûr mais aussi pour se rassurer .

Désinfecter,
prendre les mesures,
planter l'aiguille,
accrocher la seringue,
tirer un peu le piston,
injecter,
retirer la seringue,
enlever l'aiguille,
désinfecter,
masser.

Comment planter l'aiguille ?
On peut s'entraîner dans une orange. Il faut la prendre dans les doigts, la main la plus habile est certainement celle avec laquelle on tient un crayon. Planter d'un geste ferme, d'un coup jusqu'à l'embout. Et bien perpendiculaire à la peau. C'est le moment le plus douloureux et il doit être rapide !


Je tiens la garde de l'aiguille entre le pouce et l'index tandis que je guide la pointe avec mon majeur. Le poignet repose contre le poil, cela me permet de garder l'aiguille perpendiculaire mais aussi de ne pas avoir de geste "parasite" qui perturbe le cheval.

Comment manipuler la seringue ?
Le vétérinaire me conseillait de le faire dans la plus grande décontraction... Ce but ne fut jamais vraiment atteint ! Le plus important est de maintenir le seringue dans l'axe de l'aiguille, afin que celle-ci ne bouge pas dans le muscle, triturant et blessant les fibres. La tenir sans la serrer ni se crisper.

Au secours le cheval bouge ! l'aiguille aussi !
C'est impressionnant, lorsqu'on vient d'enfoncer l'aiguille, de voir le cheval lever la tête, contractant ses muscles. La peau glisse sur l'encolure, l'aiguille se tortille en tous sens, comme animée de vie, et peut même sortir à moitié... Le cheval se fait mal en remuant ainsi, il faut le tranquilliser, le maintenir immobile en lui distribuant des friandises... C'est le rôle de votre assistant !

Un moment d'accalmie.
Une fois l'aiguille posée, le plus dur est fait. Le cheval ne ressentira plus de douleur cuisante, on peut prendre quelques secondes ou une minute pour le caresser, respirer, revoir tous les événements suivants afin de n'en oublier aucun... Si on les a oubliés, c'est le moment de demander à notre assistant de nous rafraîchir la mémoire !

Comment aspirer ?
Un millimètre ou 2 suffisent pour s'assurer que du sang ne remonte pas dans la seringue. Ca y est, on peut injecter le produit !

Comment injecter ?
Pour faire les photos, j'ai instinctivement tenu la seringue dans le poing, les doigts la maintenant dans l'axe, le pouce dosant la pression de l'injection. mais en réalité, je n'ai aucun souvenir de la manière dont je l'ai tenue pendant les véritables injections... Je pense qu'on peut faire plusieurs essais lorsqu'on pique dans une orange.

Comment retirer l'aiguille ?
Je la prends entre le pouce et l'index et la retire d'un coup.

Comment faire lors de la première fois ?
Suivre tout d'abord les conseils de votre vétérinaire !
La première fois, se faire chaperonner par une personne qui sait réaliser les injections intra musculaires. Cette personne expérimentée pourra vous donner des conseils précieux et vous empêcher de commettre des erreurs.

Préparation du travail d'équipe.

Le choix de l'"assistant" est essentiel lorsqu'on est inexpérimenté.

La première fois :
La première fois, se faire chaperonner par une personne qui sait réaliser les injections intra musculaires. Cette personne expérimentée pourra vous donner des conseils précieux et vous empêcher de commettre des erreurs.
Le mieux est de se faire observer par le vétérinaire habituel du cheval !

Les fois suivantes :
J'ai choisi mon amie Françoise pour diverses raisons :
Lotus la connaît bien, l'apprécie, lui fait confiance.
Elle connaît les chevaux et ne sera donc pas effrayée par un mouvement brusque, saura le calmer ;
elle est calme et pondérée, cela est important pour apaiser le cheval mais aussi me rassurer.
Françoise ne connaît rien aux piqûres, mais ses autres qualités en faisaient l'asssitante idéale.

Rôle de l'assistant :
La personne qui va nous aider, va tout d'abord exercer une aide matérielle : tenir le cheval.
Elle peut détourner son attention en lui offrant des friandises, à la main, peu à peu et à la bonne hauteur pour la position de l'encolure.
Elle devra le tranquiliser s'il est inquiet ou ressent des douleurs pendant l'injection.

Mais elle m'a aussi aidée moralement, en m'encourageant lorsque je doutais (aiguille piquée 3 fois, 3 fois en biais... Un massacre ! j'aurais tout arrêté si je n'avais été encouragée. La suite des opérations fut une réussite.)

Si on a un trou de mémoire, l'assistant nous répète le déroulement des opérations... Cela arrive dans les moments de stress intense !

Si on est trop tendu, l'assistant nous apaise, nous conseille de respirer.... J'ai fait ma première piqûre en apnée et je ne m'en suis rendue compte qu'à la fin, en me remettant à respirer !

Concertation préalable :
On doit bien expliquer à notre assistant ce que nous attendons de lui.

Comment tenir le cheval, et décrire ses réactions probables.
A quelle hauteur le nourrir
Le déroulement de l'injection, en lui signalant la "pause" entre l'enfoncement de l'aiguille et la suite. Si le cheval a sursauté en sentant l'aiguille, il est primordial qu'il soit le plus détendu possible au moment où on injecte le produit ; c'est pendant ce moment de "pause" que le soigneur se relaxera tandis que l'assistant apaisera le cheval par des mots doux, des caresses et des bonbons !

Une bonne équipe est la clé d'une bonne piqûre !

dernière recommandation : vous pouvez poser toutes vos questions à votre vétérinaire habituel qui se fera un devoir d'y répondre de manière claire et experte.

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