17 décembre 2006
Ce fut peu de monte et bcp d'emm*** aujourd'hui ! Lotus m'a vue arriver tout content, c'était un vrai tas de boue, j'ai passé plus d'1h au pansage. Ensuite, j'ai sellé, puis on a commencé à partir, j'ai entendu au loin des coups de fusil, demi tour, on a enfilé le gilet fluo et pris la clochette. Au passage j'ai emmené les bandes fluo et rétro pour la marche nocturne, on sait jamais.
On est allé vers les bois, je me disais que des trots et galops sur la route forestière seraient bien... Mais là qqs centaines de m plus loin il y avait des chasseurs postés tous les 10m en train d'attendre les rabatteurs, qui m'ont conseillé de ne pas passer par là.
Je décide d'aller vers Landrichamps, chemin impraticable pour cause de chasseurs aussi ! Je suis dc passée par le grand pré, (après avoir débranché le courant) j'ai retiré le fil de cloture et fait passer Lotus par-dessus (encore du temps perdu, des aller-retour, de la marche à pied etc...) mais on était enfin sur un chemin sans chasse qui allait qq part !
Sur ce beau chemin j'ai monté, on a marché, Lotus était nickel (pas comme la veille) obéissant, il a marché encolure horizontale, déroulant bien son dos, engageant ses postérieurs ; puis ce fut la descente pendant un long long moment, là j'ai mis pied à terre car j'aime pas solliciter trop les jarrets dans une descente raide, longue et pleine de caillasse.
On est arrivé sur la route, qd j'ai vu la vitesse des voitures, je suis restée à pied pour ce tronçon ( j'ai fait plus de marche que de selle ), je ne voulais pas prendre le long de la route, jusq'à Landrichamps, trop dangereux, donc j'ai préféré prendre un chemin...
Et enfin, j'ai pu remonter... Il faisait nuit, j'ai trotté, Lotus a pris son trot d'attelage, perçant, encolure arrondie, rouée, et bien propulsé, dos tendu, très agréable, en plus dans la nuit, une sensation d'enfer. Lotus filait comme une flèche, cadencé et souple, comme dans ses bons jours !
La route a fini et on était en face du sentier, la nuit était tombée, je suis descendue pour regarder ou on marchait, trouver le minuscule sentier et aussi éviter les arbres car là c'est du slalom, en plein jour gare aux genoux ! Alors en pleine nuit il n'y fallait pas songer...
Arrivé au bout, un chemin nous a menés au gué de la Houille.
Je remonte, et là... La panique ! La Houille était énorme,
presque en crue, l'eau vrombissait, elle était hyper large et au moins
3 fois plus haute q'en été, ou même en automne. Ils ont
du fermer des vannes car à Givet, elle est rapide et haute mais pas à
ce point ! J'ai eu une sorte de
terreur... Mais on était en pleine nuit et je ne me voyais pas faire
tout le chemin en sens inverse, ca aurait pris plus d'1h de détour...
Sous un réverbère je voyais ce gué transformé en
torrent ! Lotus en a eu marre d'attendre, il y est bravement allé, j'ai
pleuré (je me sentais trop mal, trop coupable, trop imprévoyante,
pas digne d'être proprio...) J'ai
demandé pardon, je serrais les crins en pleurant et arrivés au
milieu, j'ai bien cru q'il allait tomber, q'on serait emporté par les
flots tumultueux, j'avais de l'eau aux étriers ! Lotus est parti en trottant
à fond, je me croyais embarquée dans la panique, mais non, Lotus
nous a
sauvés, il n'a pas trébuché une seule fois, il s'est arrêté
de l'autre côté, j'étais en larmes de reconnaissance. Ce
qui m'a le plus épatée c'est la traversée de la rivière
au trot de charge, de l'eau jusq'au ventre, le courant terrible, sans le moindre
faux-pas. Moi j'étais tétanisée, je cherchais juste à
ne pas le gêner, mais j'étais tellement bouleversée q j'ai
pas eu l'idée de me lever sur mes étriers. Et j'avais peur de
le déséquilibrer vers l'avant dc j'ai préféré
rester assise au fond de la selle. Je l'ai félicité et on a traversé
Landrichamps pour rentrer chez nous...
... Et je me suis perdue dans Landrichamps ! Ce petit village avec 4 rues et
15 maisons ! Eh oui, ils ont tout refait à neuf, taillé les haies,
planté des fleurs, bitumé les rues,
fait des trottoirs en pierre, tant et si bien q je ne retrouvais plus le chemin
de terre qui va à Pichegru !! En partie recouvert de goudron... J'étais
complètement paumée, une fois encore Lotus est venu à mon
secours !
A la fin, il n'y avait plus que le raidillon à monter, j'en avais marre, Lotus aussi, il faisait noir comme ds un four, heureusement les projecteurs de la Centrale faisaient une sorte de halo lumineux dans le ciel sinon on n'aurait pas pu marcher...
Le spectacle de la vallée illuminée était très
beau, mais Lotus était trempé, mes bandes fluo sont parties dans
l'eau, je ne m'en plains pas c'était un moindre mal, on n'a pas été
blessés ! Je l'ai bouchonné et inspecté au toucher, comme
la veille, endroit du
fessier trempé, colonne vertébrale fraîche et sèche,
reste du tapis
humide et chaud donc pas de souci ! Je n'ai pas pu le sécher en entier,
car la serviette
a vite été détrempée, et la couverture séchante
aussi (j'avais que la nid'abeille ds la voiture)
Ya un gars qui est arrivé à fond en 4x4 pour me demander si j'avais vu ses moutons échappés... En pleine nuit je sais pas ce q j'aurais pu voir ... ??? lol
L ors de cette aventure éprouvante, je me suis sentie soutenue par
Lotus, d'habitude,
je suis la patronne, je veux toujours bien faire, et là, ça m'a
montré que je suis comme tout le monde faillible... Et que mon cheval
peut aussi prendre la direction des opérations pour nous sortir d'un
mauvais pas, prendre des initiatives quand je nage dans la déréliction,
il sait ce q'il faut faire quand l'humain lâche les commandes...
Je me suis vraiment sentie réconfortée, épaulée,
appuyée, j'ai admiré son courage. Je ne
peux pas exprimer avec des mots combien je lui suis reconnaissante. C'est là
que je vois le résultat de toute notre complicité et du travail
q'on a fait pendant toutes ces années