Eté 2005
Cet été, Lotus a été isolé dans un paddock d'herbe tondue, car il était devenu très gras, risquant la fourbure. Son moral s'en est ressenti car pour lui, c'était une terrible punition d'être privé de nourriture et séparé des autres.
En outre, en faisant le fou dans son parc, il s'est écarté latéralement l'épaule, cela lui a valu une boiterie à l'antérieur droit.
Au début, il pouvait à peine poser le pied à terre, le vétérinaire a donc prescrit des massages à l'arnicagelvet
Il faut masser le membre, en enroulant la main autour de l'aisselle, presque jusqu'au coude. Masser aussi l'ars, la pointe de l'épaule et tout autour de celle-ci. Ici Frahou en pleine action.
Le gel diminue la contraction musculaire, et atténue la douleur. Il faut alors faire marcher le cheval une vingtaine de minutes. L'exercice permet au muscle de s'étirer et de se rétablir avec sa souplesse originelle. Si le cheval restait confiné au box, sans exercice, les fibres musculaires se reformeraient raides et contractées, le cheval garderait une gêne lors de la locomotion.
Lotus a eu aussi des anti-inflammatoires en seringue. Il faut les distribuer après un repas, afin que le cheval ait le ventre plein, car cela attaque l'estomac.
Ici on voit bien le pied posé dans l'axe de l'autre antérieur. Le rétablissement se fait tout d'abord en longueur, le pas du cheval reprend son ampleur normale. L'ampleur latérale revient ensuite, moins rapidement.
Les postérieurs servent de points d'équilibre tandis que les antérieurs, supportant la majorité du poids du cheval (2/3) sont alignés l'un devantl'autre.
Cet été, les pieds de Lotus sont devenus superbes, et sa crinière a bien poussé, elle arrive maintenant à l'épaule et pend largement en dessous de la gorge.
Etre blessé n'empêche aucunement un cheval de travailler ! Pendant la promenade prescrite par le vétérinaire, nous travaillons le "passage étroit." On voit qu'après plusieurs minutes de marche, en boitant (cela fait peine à voir !) le muscle s'échauffe, s'assouplit, et la boiterie s'atténue.
En 3 mois de privations, Lotus a perdu beaucoupde graisse mais les rondeurs du corps (côtes, ventre) n'ont pas encore disparu. La crête de la crinière est redevenue normale, le garrot et la croupe aussi.
Ca y est, la boiterie a presque disparu et les pieds se posent chacun de son côté comme avant.
Un petit bâillement de bonheur ! On ne le voit pas, mais la vapeur de la centrale montait droit de mon chapeau, comme si mon cerveau fumait ! dommage...
Là le pied s'écarte légèrement, latéralement de son axe. Lotus ne présente plus qu'une boiterie imperceptible. Le travail doit être repris sans forcer, en restant à l'écoute du cheval qui accepte ou refuse les allures (pas, trot, en ligne ou en rond, à pied puis monté) Le muscle doit fonctionner comme si de rien n'était (dans toutes les directions) pour retrouver sa souplesse.