Musée des Temps barbares à Marle

Dans l'Aisne se trouve un musée où figurent les objets découverts lors de fouilles d'un site archéologique datant de l'époque mérovingienne.

Une ferme, le village et le cimetière ont été fidèlement reconstitués. Les habitats se composent de piliers de soutènement (2, 4 ou 6) qui assurent la solidité de l'édifice, tandis que les murs sont en bois tressé recouvert de boue séchée. Les toitures sont formées de joncs et le haut des toits est lui aussi recouvert de terre.

A gauche, on voit des cabanes à 2 piliers et donc les pans de toit descendent jusqu'au sol.

Sur la terre colmatant hermétiquement l'arète du toit, des iris ont poussé !

La toiture dépasse pour protéger les murs des intempéries.

A l'intérieur de la maison, la table en bois recouverte d'ustensiles de bois, d'osier ou de terre.

Le métier à tisser. Les gens vivaient en quasi-autarcie, les vêtements étaient fabriqués "maison".

Ustensiles en terre.

Paniers en osier. Le sol est en terre battue.

Hotte pour la fumée du foyer (construction expérimentale, on n'en a retrouvé aucune, mais il n'est pas impossible que cela ait existé)

L'âtre avec un chaudron

Objets de la vie quotidienne exposés dans un coin.

Peau en train de sécher. (personnellement, je doute qu'une peau aussi dure que le sanglier ait été mise à sécher sur un support aussi faible, car ainsi, la peau ne serait pas bien tendue, impossible de la râcler)

La table est judicieusement placée contre les lits pour économiser du mobilier (les lits servent de bancs)

Les lits, matelas en peaux.

L'autre lit se place au coin de la maison.

Le plafond. On voit les poutres soutenant les baguettes de bois qui retiennent le chaume.

On ne sait pas si réellement les maisons avaient un étage, mais cela est probable, certaines maisons ayant un pilier supplémentaire. Et il est facile d'en construire un, servant de remise, d'entrepôt...

(l'échelle en alu n'est pas d'époque bien sûr)

Dans un autre coin, le métier à tisser.

fenêtre triangulaire

Ici, une nasse en osier, et les gerbes de roseaux destinées à réparer la toiture.

Les volets pivotants.

La porte, en bois.

Une cabane avec auvent, servant d'atelier.

Les toitures s'avancent loin afin de protéger les murs en terre de l'humidité, et c'est pratique pour y entreposer divers objets.

Volet horizontal

Je ne sais pas ce que sont ces crânes ! ???

Le mur en terre, le pilier et la fenêtre de l'étage.

Une cabane et une maison

Détail du surplomb de la porte de la maison.

Entrée de la cabane : celle-ci a des murs latéraux et une porte d'entrée

Les cabanes à 2 piliers ont un sol en contrebas, ce qui permet de gagner du volume en gardant la même hauteur de toit. Là, un essai de restitution de plancher (on n'en a pas trouvé de traces archéologiques, ce qui ne prouve pas que ça n'ait pas existé)

Le chaume, imposant !

Cette grande maison est en réalité une réserve : ici les gerbes de céréales attendent d'être foulées/ battues. C'était plein de souris, on les entendait grouiller !

En haut, le stock de paille de litière. Regardez les mures en bois tressé, dont l'extérieur est couvert de boue séchée.

Détail des murs

Une poule a pondu des oeufs !

Le auvent abritant la forge.

Les outils du forgeron

Le soufflet

Une cabane à 2 pilier, servant d'entrepôt, celle-ci comporte juste un toit, pas de murs. Les constructions mérovingiennes étaient vraiment modulables ! De la cabane, simple abri, au palace !

Après la ferme, nous nous rendons au village, un peu plus loin.

Les cultures sont protégées du bétail par des clôtures de bois tressé.

Le sol est agréablement doux aux pieds en été, mais je m'imagine ce que cela pouvait être au coeur de l'hiver, avec les allers-retours incessants des habitants !

Le parc des bestiaux.

Ce bâtiment est une étable. A l'intérieur des boxes sont aménagés, paillés, il y a aussi un ratelier pour éviter le gaspillage de foin.

Un autre box avec fenêtre et ratelier.

Dans l'autre moitié de la grande salle, c'est l'habitation, permettant de profiter de la chaleur dispensée par les bestiaux : lit, coffre en forme de trapèze...

Des trous le long du mur, je ne sais pas à quoi cela servait ! Peut-être support pour une cloture extérieure ?

Le grenier avec accès en échelle.

Cabane à 2 piquets

Cette cabane sert d'entrepôt pour faire sécher les herbes médicinales.

Le jardin des herbes : on y retrouve la pharmacopée médiévale bien connue, et encore utilisée de nos jours en phytothérapie.

Un grenier sur pilotis : la palissade empêche les visiteurs d'avoir accès à l'échelle. Une fois cet accès retiré, personne ne peut aller piller le grain, notamment les mulots, souris et autres nuisibles.

Voilà l'entrée.

Le long de cette maison, est entreposée une herse, avec divers outils.

Là, un modèle réduit de maison mérovingienne, finalement, pas compliqué à construire !

Le volet horizontal.

Cette recontitution de maison à porte avancée a eu lieu d'après le plan des piquets porteurs, rédigé lors des fouilles du site mérovingien. C'est une maison à 6 piquets, 4 formant un carré, les deux autres supportant l'avancée de l'entrée.

Vue de face, il y a une charrette à bras.

Une autre maison, très grande, 6 piquets, et 2 de plus en avancée.

Les laines teintes, prêtes à être tissées.

beaucoup de couleurs ont été retrouvées en archéologie expérimentale.

Les couchettes suivent les murs (pour plus de stabilité) ; les tables jouxtent les couchettes, qui servaient d'assises, cela permet d'avoir moins d'encombrement et de meubles à fabriquer.

A droite, le moulin à grain, la table est presque mise !

Dans un coin, une avancée de toit cache une alcôve, sans en avoir de preuves, les expérimentateurs ont décidé d'y placer un lit. Ce réduit servait toutefois peut-être à autre chose (remise d'outils, box de la chèvre... ??? )

La cliche du joli petit volet ! Et je en sais quoi sur la table.

Détail du moulin à grains :

La pierre du bas est en forme de soucoupe, la pierre du haut, en forme de volcan. On insère des grains par le trou du haut. Les grains tombent dans la soucoupe. Avec le manche en bois (dont on voit la poignée), on fait tourner le "volcan" au(dessus de la "soucoupe". Le poids de cette grosse pierre (pas évident à tourner ! ) écrase le grain, et le mouvement de frottement achève de le moudre en farine grossière.

Des modèles plus perfectionnés comportent une "soucoupe" avec un petit trou, surélevée, de telle sorte que le grain moulu tombe dans un récipient.

Avec ce modèle de moulin, il faut récupérer l'excédent de farine, qui déborde sur les côtés de la soucoupe, dans un linge.

Une grande cabane à 2 piquets, atelier de forgeron. Pour des raisons de sécurité, des planches isolent le chaume des cendres volantes et des étincelles. On ne sait pas si cette isolation en planches était utilisée par les mérovingiens.

Coffre trapézoïdal, outils... Le dévers du sol permet de s'asseoir facilement le long des parois.

La forge

Les marches descendant jusqu'au sol

Image d'un grenier, avec expérimentation de deux finitions : à tous vents, pour permettre aux marxhandises de sécher à l'air libre, ou bien fermé avec des bois tressés.

L'échoppe : une cabane à 4 piquets, dont le toit ne descend pas jusqu'au sol, mais abrite les consommateurs qui se présentent devant le comptoir.

C'est la boutique du potier.

Le vendeur entre par la petite porte en bois.

Cette cabane mal dégrossie servait d'entrepôt, pour des matériaux peu précieux.

Celle-ci abrite l'atelier du tourneur sur bois. Le tourneur s'assoit derrière cette machine. La pièce de bois (claire) est fixée à un appareil qui tourne, grâce au fil que vous voyez : le bâton, souple, planté dans le sol, tire la ficelle vers le haut, tandis que le pied de l'artisan, appuyant sur la pédale (sous la machine) tire la ficelle vers le bas. Cela entraîne la pièce dans un mouvement de va-et-vient rotatif.

Là un autre appareil, que je ne connais pas.

Là c'est la maison du chef ! Plus grande, avec 6 piliers. Elle est isolée des autres habitations, par une palissade.

Le terrain permet plus de commodités : foyer extérieur privé..

Le salon !

La huche à pain, et une ruche.

Cette maison comporte un foyer central.

La marmite pend du plafond, les couchettes sont entreposées dans un coin, mais loin de la table à manger cette fois. La maison est plus grande et plus commode.

La maison à foyer central a été restituée à partir de plans de fouilles archéologiques.

Je ne sais pas à quoi sert ce banc à poignées ! ???

La porte ferme à clef ! La poignée de la porte est calée dans un trou... En forme de carré.

En tournant la poignée vers la droite, cela entraîne le verrou, derrière la porte, à tomber/ se fermer.

Une fois le verrou clos, il suffit d'emporter la poignée avec soi, et personne ne peut ainsi ouvrir la porte de l'extérieur ! Chaque maison avait sa poignée, de forme et taille différentes. C'est un système simple et sympa pour "fermer à clef" derrière soi !

 

Cabane à 2 piquets, pour abriter des animaux. On voit bien l'épaisseur de roseaux nécessaire à la fabrication du toit !

Le four (à poterie ? à pain ?) abrité sous un auvent.

A l'extérieur du village, le cimetière.

La nécropole, reconstituée elle aussi selon les plans des fouilles.

Les pierres tombales, très diverses, sont des copies contemporaines des vraies pierres, qui sont entreposées au musée des fouilles (à quelques pas du village reconstitué)

Toutes les formes, et tailles, se cotoient

Les pierres sont gravées de motifs géométriques, religieux ou divers (je dirais parfois "fantaisistes")

Cela semble incongru à notre époque, nous sommes habitués à la stèle rectangulaire ou en forme de croix, là l'imaginaire de chacun était laissé libre.

La taille des stèles indique aussi le rang social du défunt, les pauvres gens n'ont rien qu'un caillou ou un bout de bois, ne pouvant se payer le luxe du travail du tailleur de pierre.

Ici cette tombe est encadrée de gros cailloux.

En attente d'un habitant...

Derrière cette stéle, une tombe d'adulte et d'enfant restent sans aucun monument commémoratif.

Une superbe pierre en forme de linteau.

Le auvent du tailleur de pierres, tout près de la nécropole, sûrement placé là car directement sur le lieu d'exposition des stèles.

Les entrelacs du couvercle d'un sarcophage, certainement commandé par un personnage riche !

Samuel fait des essayages... A gauche, les sarcophages "bruts", non travaillés.

Là les moutons, de races anciennes, mais trop trouillards pour qu'on puisse bien les prendre en photo.

Ca je ne sais pas ce que ça faisait là ! Sûrement les extra-terrestres ! ???

Les ânes, dans le parc fermé par des rondins.

Les moutons, complètement terrifiés, qui pourtant se sontmis à nous suivre... ???

Jolie vue sur cette superbe reconstitution !

Encore une belle porte avec sa cliche et une claie de séchage entreposée sous le auvent.

Impossible d'entrer visiter cette cabane ! Le gardien y veille !

Sous ce auvent-ci, un autre four. Contrairement aux cabanes à 2 piquets, cet auvent est simplement un bri contre le vent, avec un pan de toit posé au sol.

Cette visite m'a beaucoup plus, permis de découvrir le vie et l'ingéniosité de nos ancêtres, grandeur nature. Finalement je me dis que les modes de vie des campagnards ont peu évolué, des temps mérovingiens à...il n'y a pas si longtemps !

Les maison sont ingénieusement agencées, pour permettre le maximum de confort et d' "habitabilité" dans un minimum d'effort, de dépense d'énergie et de confection de meubles.

Avec un plan très simple, basé sur 2, 4 ou 6 piquets plantés solidement dans le sol, toutes les combinaisons d'habitations ou atelirs sont possibles, de la simple cabane à outils jusqu'au (presque) palace. Et le mieux dans tout ça, c'est que c'est si simple à réaliser... Que ça donne envie d'en faire une au fond de son jardin !

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