Entraver
Qu'est-ce que les entraves ?
Les entraves sont des sortes de "menottes" qui enserrent les paturons du cheval, soit les deux antérieurs, soit deux antérieurs et un postérieur (entraves mongoles), soit un antérieur et le postérieur opposé.
A qui ça sert ?
Les entraves servent à immobiliser le cheval quand on n'a pas de point d'attache, à lui permettre de brouter et de bouger quand il n'y a pas de parc clôturé. On s'en sert en randonnée, pour les pauses du soir ou de midi.
On entrave parfois les chevaux pour les soins vétérinaires ( saillie,...)
Comment éduquer le cheval aux entraves ?
On ne peut entraver un cheval sans préparation, il se sentirait ligoté, paniquerait et risquerait de se blesser en tombant.
J'ai donc procédé par étapes :
1) pose des bracelets
J'ai juste attaché un bracelet au paturon, laissant le cheval brouter avec, pour s'habituer au contact. Lotus n'a manifesté aucune gêne. C'est vrai que les chevaux ont l'habitude de nos "lubies", on leur pose des tapis, couvertures, protections... Ils ne sont plus à ça près ! Il faut bien sûr faire cela sur les 2 antérieurs.
2) céder à la traction sur le pied
Je prépare mon cheval comme pour le travail à pied : licol et longe. Je me munis en plus d'une corde. En gardant le cheval sous controle avec la longe, je passe la corde derrière le paturon, et je tire doucement, j'attends que le cheval avance son pied. Si on utilise la voix et le geste, il prend vite le parti d'avancer quand il sent une traction sur son pied dans l'axe arrière/ avant..
Faire de même avec l'autre antérieur.
Ensuite, il faut apprendre au cheval à céder sur le côté, d'abord en l' "aspirant" avec notre attitude corporelle, puis avec la seule indication de la corde. Puis j'ai peaufiné en lui apprenant à céder vers l'arrière.
Quand le cheval cède des deux pieds, vers l'avant, l'arrière et le côté, c'est le moment de l'entraver pour de bon.
3) entraver
En revenant d'une journée de balade, cheval donc bien échauffé, bien détendu, je passe les entraves en gardant le cheval en licol et longe. Il faut que la longueur de corde entre les deux pieds ne soit pas trop longue, pour le dissuader de marcher avec, il serait tenté de faire de grands mouvements propices à un accident.
Une fois les bracelets bouclés, je m'éloigne, de peur que l'animal me tombe dessus !... Et j'attends... Lotus semblait agacé de ne pas pouvoir faire de grands pas, des pas normaux, il essayait de se dépêtrer en levant bien haut les pieds ! Mais, appâté par la bonne herbe, il préférait brouter de tout son soûl, plutôt que de se débattre. Une fois qu'il n'y a plus fait attention, (au bout de 5 min environ), fin de la leçon.
4) varier le temps, le lieu
Ensuite, il ne reste plus qu'à verier les conditions d'entravement :
- de plus en plus longtemps, 10 min, 20 min, 1h, 2h...
- dans un endroit sécurisé (parc) ; puis un endroit connu (alentours) ; puis dans un endroit peu dangereux (au milieu des bois, pendant la pause de midi) ; puis dans un endroit moins calme (proche d'un village où on entend de nombreux bruits des activités humaines...)
L'utilité des entraves
Me promenant dans des endroits boisés, je ne pensais pas avoir un jour besoin d'entraves. Mais c'est tout le contraire. Les arbres sont soit trop grands, trop larges, trop éloignés, trop mal situés, trop loin de l'herbe, pour que je puisse les entourer de ma corde... Il ne faut pas non plus que le cheval détériore les jeunes pousses...
Les entraves me sont devenues indispensables. Une fois que le cheval y est habitué, c'est un soulagement pour tout le monde. Il y a peu de risques d'accident avec les entraves. Le cheval peut faire un écart, s'il trébuche, au pire il tombe à genoux. Je m'éloigne sans crainte, contrairement à l'attache, où un mouvement de peur peut faire paniquer le cheval qui pourrait tirer au renard. De plus, cela ne prend pas plus de place qu'une longue corde, et est plus rapide à mettre en place.