Avant l'achat du cheval :

En général, l'achat du cheval nous engage pour toute une vie (au moins, la sienne) et ne doit pas être fait à la légère.

Considérations morales :

Avant de se lancer, il faut savoir qu'un cheval vit environ 30 ans et se demander si on sera capable, en cas de problème de temps ou d'argent, de le revendre. Si votre but est "la compétition à tout prix", ou que vous n'êtes guère sentimental, la question ne se posera pas...

Si vous considérez le cheval comme votre ami, que vous voulez nouer des liens fermes et durables avec lui, pensez que son départ forcé sera un vrai déchirement.

Si vous êtes en situation précaire financièrement, si vous n'avez pas fini vos études, si vous achetez un poney et qu'il sera bientot trop petit pour vous... et que vous ne disposez pas d'un grand terrain pour pouvoir entretenir le cheval à moindre frais à domicile, il faudra certainement s'en séparer un jour ou l'autre.

Ne vaut-il pas mieux alors, attendre quelques années de plus et être sûr de pouvoir le garder jusqu'à sa vieillesse ?

Compétences :

Les cavaliers considèrent communément qu'un niveau Galop 4 convient pour s'occuper d'un cheval. Les galops reflètent une compétence en matière d'équitation, mais non en matière de jugeotte, de sérieux et d'expérience.

Un cavalier de faible niveau, qui continue de prendre des cours et qui a son cheval en pension en club, pourra progresser et être encadré par du personnel d'une grande expérience.

Une personne n'ayant jamais monté à cheval, mais connaissant bien les soins et l'entretien à offrir aux chevaux, sera plus compétent qu'un cavalier doué mais totalement ignorant des "à-côtés" de l'équitation.

En effet, être sérieux n'est pas forcément synonyme d'être bon cavalier. Etre sérieux, c'est passer voir son cheval tous les jours, qu'il pleuve, qu'il fasse beau ou qu'il vente. C'est s'astreindre à un pansage quotidien, même si on est fatigué ou si on a rendez-vous avec des amis... Il existe des cavaliers de galop 6 qui rentrent leur cheval trempé et le laissent ainsi au box après un parcours, pressés d'aller raconter leurs exploits au club-house.

Un autre point à aborder, votre niveau équestre. Si vous avez envie de monter le cheval que vous achetez, il est indispensable de savoir tenir en selle aux trois allures, mais aussi de gérer les petites facéties quotidiennes de votre monture. Un cheval normal, fait des écarts quand il a peur. Il peut montrer sa joie en faisant des ruades ou sauts de mouton, il peut être enivré d'air pur et prendre la main au galop, il peut détaler effrayé à 100 à l'heure....  Tous les cavaliers peuvent tomber de temps à autre, en diverses circonstances, c'est normal... Mais si vous n'avez pas le niveau équestre suffisant, votre cheval peut prendre le pas sur vous et devenir infernal !

En effet, le cheval est extrêmement opportuniste. Il fait facilement le lien de cause à effet et, voyant qu'à 2 ou 3 reprises, vous avez vidé les étriers lors de ses manifestations de joie intempestives, il se dira, le jour ou il n'aura vraiment rien envie de faire "il me suffit de lever le cul pour déposer mon cavalier dans l'herbe.... après, il me laisse tranquille pour la journée..." D'où des manifestations de plus en plus explosives, un cavalier de plus en plus inquiet, un cheval de plus en plus excité....

mon expérience :

Même le plus gentil des chevaux peut comprendre ces choses, et il peut devenir "rétif", non par méchanceté, mais juste par flemme. Cela m'est arrivé quand j'ai confié Lotus à une jeune flle pendant que je partais en vacances. Il passait partout en extérieur, pourvu que je lui laisse le temps d'observer les objets de ses craintes. De retour de vacances, le tonton de la jeune fille me dit que Lotus avait des frayeurs qui le rendaient dangereux, qu'il ne traversait pas le village (peur des engins et voitures), qu'il avait tendance à se cabrer....

Pour vérifier cela, nous sommes partis en balade, Lotus ne bronchait pas, jusqu'à ce que nous croisions un caniveau en travers du chemin, destiné à recueillir les eaux de pluie. Lotus se mit à ronfler, à piaffer, tenta de faire demi-tour, se cabrait à demi.... j'ai exigé un arrêt à quelques mètres du "monstre", puis j'ai attendu qu'il aille le sentir.... la peur fut réglée en quelques minutes.

Je n'ai pas mis pied à terre ni fait demi-tour, mais j'ai exigé qu'il reste face au chemin que j'avais décidé d'emprunter, lui faisant comprendre que nous ne partirions de cet endroit qu'après avoir franchi le caniveau. j'ai été plus têtue que lui et il a compris que ses manoeuvres d'intimidation ne servaient à rien.

Après m'être renseignée auprès de l'oncle, j'appris que la jeune fille avait peur de détendre les rênes, craignant de se faire embarquer, Lotus ne pouvant renifler, s'énervait, la jeune fille, ayant peur de tomber, descendait et passait en main, ou bien rentrait à la maison.... Lotus avait bien compris que "piaffer, ronfler, s'énerver = cavalier descend, ou bien rentrer à la maison". L'attitude de la jeune fille était une récompense à son mauvais comportement.

Le peur de la jeune fille était compréhensible, son attitude (descendre) logique et sécurisante, mais encourageait le mauvais comportement de Lotus....

Alors réfléchissez à votre niveau avant d'acheter un cheval, sachant qu'un niveau faible peut être aisément compensé par l'aide d'un moniteur, en prenant des cours régulièrement par exemple. De plus, le moniteur peut reprendre le cheval, en le montant, avant que la mauvaise habitude s'installe pour de bon.

Argent :

Même si on a un cheval rustique et qu'on est débrouillard, l'entretien d'un cheval n'est quand même pas donné. Il ne faut pas se leurrer, beaucoup de personnes se passent du superflu pour entretenir leur cheval, mais on ne peut pas se priver de l'essentiel, on est bien obligé d'avoir un toit sur la tête, de manger... Il faut donc bien réfléchir avant de regretter l'achat d'un cheval qui certes vous emplira de joie mais videra aussi votre porte-monnaie.

Une fois passé le gros achat de l'animal, il convient ensuite de lui acheter du matériel... en général celà grève nos économies définitivement !

En plus des dépenses courantes (pension, vaccins, vermifuges, maréchal-ferrand) il faut prévoir quelques économies pour un problème de santé éventuel... on ne sait jamais.

mon expérience :

Pour ma part, j'ai attendu d'avoir économisé assez d'argent pour acheter mon cheval et l'entretenir pendant 1 an, avant de passer à l'acte. Ainsi, j'étais sûre de disposer d'une marge de temps en cas de problème financier éventuel.

Songez que pour une grave urgence vétérinaire, 500 euros ne servent à rien... Une simple opération pour coliques coûte 5000 euros en clinique...

Temps :

Un cheval demande énormément de temps, d'autant plus qu'il vit au box, qu'il n'est pas en pension, et qu'il est jeune...

Cheval au box :

Un cheval au box doit prendre de l'exercice au moins 1h par jour, sans cela des problèmes de santé se développent, notamment aux membres. Sans compter les problèmes psychiques.

Cheval chez soi :

un cheval en pension peut être visité quotidiennement par son hébergeur, club ou particulier, qui jettera un coup d'oeil sur son état de santé et vous préviendra le jour ou vous n'avez pas le temps de passer le voir. Si le cheval est chez vous, sa surveillance vous incombe à vous seul ! Pas de jours fériés ! Pas de vacances ! Et que se passera-til le jour où vous serez cloué au lit par une grippe ? Qui pourra aller abreuver votre cheval ce jour-là ?

Jeune cheval :

Un cheval jeune demande un travail modéré mais quotidien, pour conserver les bonnes bases, et développer le reste de son dressage. Il faut le travailler le plus souvent possible et pas seulement 1 ou 2 fois par semaine.

Un cheval jeune demande à être économisé jusqu'à l'âge de 6 ans, il faut en effet attendre qu'il ait totalement terminé sa croissance avant de lui demander des efforts importants. Pas de randonnée au long cours, pas de grosses compétitions, pas de travail acharné pendant 3 ans .... en serez-vous capable ?

Mon expérience =

En semaine, je quitte le travail à 17h00. Je rentre chez moi, je me change et j'arrive au pré à17h30à peu près, et quand je reviens chez moi, le plus souvent il est entre 19h30 et 20h. Le temps de chercher Lotus dans le pré (qui fait 4 ha...) de l'examiner, de lui faire un pansage complet (sinon, les crins s'emmêlent, la robe s'encrasse...) de faire quelques exercices... Le temps passe vite !

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