Parage de pieds morts

Le samedi après-midi, nous avons paré des pieds de chevaux morts. Les jambes sont coupées à hauteur de la mi-canon, le bout est enveloppé et ficelé dans un plastique. Les odeurs ne sont pas très appétissantes !

Vout commence à nous montrer comment faire, dans la bonne humeur.

Déjà, il nettoie la sole. On cesse de gratter avec la rainette quand on sent une corne dure et on voit la couleur brillante de la corne vivante.

Matériel indispensable, les gants et des outils correctement aiguisés.

Il commence par faire une moitié du pied, pour réfléchir et se rendre mentalement compte de la forme future du pied une fois le parage terminé.

Puis Vout nettoie l'autre côté de la sole.

Ici on voit la sole saine, une fois que la corne morte est enlevée. On retire alors les barres en les aplatissant jusqu'à la hauteur de la sole. Puis, on pare la fourchette, en partant de la pointe (endroit le plus creux) jusqu'aux talons (endroit le plus haut)

Ce cheval ayant été négligé pendant trop longtemps, la longueur de la paroi nécessite une coupe à la pince. Cela n'est espérons-le pas le cas de la majorité des chevaux de propriétaires consciencieux.

Vout mesure la hauteur des talons, repère combien decorne il peut couper en respectant l'aplomb.

Il taille un côté, puis l'autre, avec la pince.

Nouvelle vérification et égalisation.

La bonne manière de tenir le pied.

Vout régularise la largeur de la paroi, avec la râpe. L'épaisseur de la muraille ne doit pas être trop large, ni trop mince, sinon, elle serait faible et friable. Cette égalisation va permettre ensuite le parage de l'extérieur de la paroi.

Sur le sabot, on voit nettement la muraille, qui fait un arc de cercle blanc, assez homogène, la "ligne blanche" qui est encrassée et fait un arc de cercle gris (!) et la sole, concave, avec le point le plus creux au niveau de la pointe de la fourchette.

On regarde ensuite le pied de côté, et on lime tout ce qui dépasse (fait "bosse") entre la mi-hauteur du sabot et le contact avec le sol. La lime sert de règle pour affiner le coup d'oeil. On ne lime pas trop car on garde comme repère la bonne épaisseur de muraille précédemment égalisée.

Limer en pince.

Il faut prendre garde à ne pas abîmer la corne trop près de la couronne.

Le pied est encore mal formé, on voit nettement l'évasement. Mais Vout considèrequ'il en a suffisamment enlevé pour cette fois, trop de changements compromettraient les aplombs de ce cheval (s'il était encore vivant). Or c'est le pied du cheval qui doit nous "dire"comment le parer. l faut être"à l'écoute" pour ne pas forcer la nature.

Réalisation du "mustang roll". C'est une forme de sabot spécifique aux chevaux sauvages : la connection entre la sole et la paroi ne forme pas un angle, mais un arrondi qui évite que la sole éclate sous les chocs lors des déplacements sans fers.

On forme le mustang roll en donnant des coups de râpe arrondis.

Le pied terminé. Il faut garder à l'esprit que le pied est en évolution constante, cette forme n'est pas parfaite, mais en parant un peu de corne tous les 15 jours, il évoluerait peu à peu vers un pied sain et "sauvage".

De dessous, la concavité de la sole.

Les participants se mettent au travail.

Dans la puanteur mais pleins de bonne volonté et d'ardeur.

Heureusement, Vout est là pour donner de précieux conseils. J'ai été écoeurée de voir l'état de ces pieds morts, certains n'avaient certainementpas été nettoyés depuis des années. Ces chevaux devaient avoir des aplombs épouvantables.

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