La majorité des chevaux mauritaniens sont des beradine, c'est-à-dire des chevaux locaux qui n'ont pas de race précise.
Les Mauritaniens élèvent aussi des chevaux "de race". Mais pour eux, il n'y a pas de distinction spéciale entre les "barbes" et les "arabes". Tout cheval "de race" peut être croisé avec un autre cheval "de race" et le petit sera aussi "de race" !
En effet, les Mauritaniens pensent que les races Arabe at Barbe ont des ancêtres communs et peuvent donc être mélangées.
Les chevaux mauritaniens sont petits (1m40 à 1m50) et sobres ; ceux du centre équestre, allaient une ou deux fois par jour à l'abreuvoir, et recevaient 2 à 4 seaux de paille d'arachide par jour, pour un travail quotidien sous 40 degrés sans ombre !
les mâles sont gardés entiers, pour des raisons de chirurgie je suppose (pas d'instruments, pas d'homme de l'art, pas de moyens de désinfection)
Khakoum, devant l'écurie des juments.
Les noms des chevaux sont divinement bien peints au-dessus des portes car ces écuries devaient abriter les chevaux de la garde républicaine du président. Mais, n'ayant pas réussi à réunir un cheptel homogène (chevaux de tailles variant de 1m35 à 1m60 sans harmonie de couleurs) le gouvernement a préféré recycler le tout en centre équestre, en nommant comme moniteur un militaire français.
Ce cheval appartenait au fils d'un attaché d'ambassade marocain, qui l'avait mis au pair. Les Mauritaniens teignent au henné la queue de leurs chevaux, pour lui éviter le mauvais oeil, et leur coupent une mèche de crins au milieu de l'encolure.
Ce cheval était exceptionnellement gras, placide et poussif, c'est pourquoi on l'avait placé à côté d'un arabe nerveux et très émotif, Salem.
Zouina, la doyenne, une jument Arabe de 21 ans : au mieux de sa forme !
Les chevaux mauritaniens sont gris pour la grande majorité, parfois naissent des bais et les rares alezans ou noirs sont importés des pays frontaliers (Maroc, Sénégal)
Yasmine, une jument absolument étonnante.
Vous pouvez remarquer son physique ingrat, une encolure maigrichonne, des sabots étroits, la peau rose du nez au sabot, ce qui, pour les Mauritaniens, est une tare ! Je pense que cette jument était de robe "crème". Issue de croisements consanguins, elle avait gardé ses dents de lait à la machoire inférieure et avait donc 2 rangées de dents. Elle était aussi stérile et n'a jamais gardé un poulain plus de 2 mois sans faire d'avortement spontané.
Par contre, d'une endurance et d'une résistance à toute épreuve ! il en fallait vraiment beaucoup pour qu'elle sue !
Ici, Louzza et son bébé.
Quand les juments, en fin de gestation, travaillaient moins, c'était les mâles qui prenaient le relais et faisaient le surcroît de travail !
Ce bébé, Sultan II (Sultan I était un Barbe de 4 ans un peu fou-fou que nous avait offert l'ambassade du Maroc) était né pie alezan, mais il est devenu blanc en perdant sa bourre de poulain, comme la plupart des chevaux gris.
Les boxes faisaient 2mx3m et la litière est bien sûr composée de sable !
quelques statistiques pour notre centre équestre, pour ceux qui s'intéressent au cheptel chevalin mauritanien :
le centre hébergeait :
sexe :
21 chevaux adultes, dont
15 mâles et 6 femelles
robes :
14 gris (gris ou blanc à peau noire)
5 bais (dont un bai-brun)
1 blanc (peau rose)
et un alezan (importé)
races :
4 Arabes,
3 Barbes,
14 Beradines
noms :
pour les mâles :
Jabar,
Azrag (signifie "bleu" et désigne un cheval gris),
Talca (nom très prisé ! ),
Baroud (imprévisible comme le coup de fusil, dont il portait le nom !)
Sabah,
Sultan
Ksir (un grand fuyard, appelé ainsi car Ksir signifie "il court !")
Ni'ma (prononcer niêma, signifie "don du ciel")
Balbi
Khakoum
Salem
Yalla-yana
Seïdoukhane
Kreïkib
pour les juments :
Yasmine ("jasmin")
Zouina (Zweina signifie "la belle")
Isa (1m35 et des oreilles de mule ! vous auriez vu ça dans la police montée ! )
Louzza ("amande")
Konikoumarê (une Arabe offerte par un dignitaire égyptien)
Mamiwatta (idem, ce nom signifie "sirène")
autres noms typiques :
Saffara (mâle)
Sultana (femelle)