le cheval au moyen âge



L e cheval au moyen âge nous est connu par l'intermédiaire des écrits (histoire) et par les résidus d'objets ou de pièces d'anatomie (archéologie)

le moyen âge est une longue période qui s'étend de la chute de l'empire Romain, aux Temps Modernes. On schématise, en général de 395 à 1453 ou 1492 (découverte des Amériques)

L'âge d'or du Moyen Age occidental fut le XIII° S.

L'archéologie nous a démontré, que les chevaux médiévaux étaient plutot petits, et le mythe du "grand cheval de bataille de 1m70 comparable aux Traits actuels" ne fait pas long feu face aux découvertes d'ossements d'équidés.

En majorité, les plus grands chevaux font 1m40, voire pour les plus gigantesques, 1m50. Cela correspond toutes proportions gardées à la taille des hommes de cette époque. A notre époque, la taille moyenne des individus est de 1m70 et la taille des chevaux de selle est souvent comprise entre 1m60 et 1m70...

Le destrier de combat, est donc un "cob", ce qui dans nos races actuelles correspond à un cheval rustique : Mérens, Fjord, Haflinger, Highland, Camargue, Islandais.

Des modèles plus fins existent, qui sont utilisés, pour les plus jolis, comme chevaux de parade, (palefrois, haquenées) et des modèles plus rustiques servent au voyage, au bât, à l'attelage.

LE MORS MEDIEVAL

Au début du moyen-âge, les Mérovingiens utilisent le mors celte traditionnel = mors de filet brisé. Les échanges commerciaux avec les pays méditerranéens sont courants et on voit aussi des mors grecs dans les tombes des dignitaires.

Vers le XII ° S, le mors médiéval est un mors de bride, souvent à palette, à jouets, avec des anneaux tournant autour du canon, aux branches longues. Les canons développent des passages de langue énormes : je ne sais pas combien ils pouvaient peser, mais ca ne devait pas faire du bien aux bouches des chevaux !

L'EPERON MEDIEVAL

A l'époque mérovingienne, l'éperon est composé d'une tige courte, au bout de laquelle il y a une boule surmontée d'une pique triangulaire. Ainsi, la pique, épaisse, peut piquer la chair, mais grâce à la boule, elle ne peut pas s'enfoncer.
Ils utilisaient aussi beaucoup les éperons "soudés" au talon de leurs bottines : comme les éperons étaient petits, légers, ils les cousaient dans le cuir derrière et sous la chaussure.

Au XII° S, l'éperon se développe en taille, en lourdeur, et en férocité (pointes acérées, molettes tranchantes) parallèlement au développement de la lourdeur de l'armure, de la taille des caparaçons, qui deviennent de plus en plus couvrants. L'apogée de la barbarie est atteinte au XVI° S, avec des éperons de plus de 30 cm de long et des molettes tranchantes comme des étoiles de ninja !

Ces découvertes archéologiques font froid dans le dos, mais les recherches historiques ne sont pas mal non plus :

Les édits se multiplient, pour interdire le port des éperons à l'église, en effet on ne comptait plus le nombre des blessures auto-infligées ou infligées à d'autres fidèles par des chevaliers agenouillés, dont les éperons reposaient pointe vers le ciel...
Les blessures par éperons étaient particulièrement meurtrières (gangrène, tétanos) car ces parties étaient en contact avec la terre.
Des chevaliers assiégés utilisèrent leurs éperons enterrés, pointes en haut, pour tendre un guet-apens à leurs ennemis, dont les chevaux se blessèrent les pieds en marchant dessus...
En dernier recours, des chevaliers désarmés pouvaient lacérer ou éborgner leur adversaire avec une bonne paire d'éperons...

Comme vous voyez, le mythe du cow-boy qui marche en faisant des bruits de ferraille provient de loin !

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